Programme : Retructurationd’une ferme en villa locativeSituation : Morzine | Haute-SavoieSuperficie : 620 m² SHOBMontant des travaux : 1.100.000 €HTMaîtrise d’ouvrage : PrivéEquipe de maîtrise d’œuvre :Conception: JKA + FUGAJKA – Jérémie Koempgen ArchitectureFUGA – J.Aich & M.RecordonEconomie du projet: IMC ECOEntreprises de construction :SARL Laperrousaz (Charpente) / SARL Entreprise Fourcade Herve (aménagement intérieurs) / SARL Yves Gourvest (maçonnerie) / SAS Guy Perracino (menuiseries intérieures)Labevière ElectricitéCalendrier : Début des études 10/2009, Livraison 2012
Extrait-Reportage-Villa-solaire-Morzine-JKA+FUGA-JT-TF1-6mars2013-20h
Villa Solaire
Morzine | Haute-Savoie (74)
Restructuration d’une ferme en villa locative.
Le projet se situe à Morzine, dans le quartier historique du Pied de la Plagne[1]. Il s’agit d’une reconversion d’une ancienne ferme en une villa locative de standing. La ferme existante date de 1840 ; elle est pastillée par la commune comme représentant un intérêt patrimonial d’architecture traditionnelle[5].
1 – S’imprégner du contexte :
Un emboîtement intérieur – extérieur.
Un bardage uniforme[2] enveloppe l’ensemble de la ferme. L’un des enjeux du projet réside à en conserver son aspect extérieur, tout en laissant filtrer la lumière au cœur du bâtiment.
Un dispositif, qui utilise la technique traditionnelle de la découpe décorative des lattes de bois, est mis en œuvre sur l’ensemble de la façade sous forme d’ajourage du platelage. Le motif, contemporain et simple[3], s’accorde avec les moyens de découpe des lattes d’épicéa de l’artisan menuisier local[4]. Cet ajourage rappelle les lattes disjointes de la ferme traditionnelle, permettant de ventiler autrefois les foins.
Aujourd’hui, ces fentes amènent la lumière à l’intérieur du bâtiment. Les parties vitrées du projet, situées au nu intérieur de la façade[8], sont partiellement cachées par les couvre-joints. Elles ne sont pas perçues depuis l’extérieur et n’interfèrent pas l’uniformité du bardage.
Tout au long de l’année, les façades sont balayées par les ombres projetées des pans de toitures et des bâtiments environnants. Le dessin de l’ajourage du bardage répond à ce parcours d’ombres : les zones recevant un cumul de soleil plus important sont d’autant plus ajourées, et donnent à lire la continuité des espaces communs de la maison[6].
Ce concept d’emboîtement intérieur – extérieur, évoque un rythme de vie en symbiose avec son environnement et donne le nom de « villa solaire » au projet : une maison exposée sur quatre façades dont la perception évoque celle d’un cadran solaire[7].
2 – S’orienter :
Une géographie habitable.
L’idée est de se déplacer dans cette maison entre quatre « blocs » stables comme des rochers, situés à chaque angle de la bâtisse. Ces ensembles autonomes constituent les suites avec leurs espaces de couchage et leurs servitudes.
Entre ces quatre blocs[10], le reste du volume est occupé par une succession de planchers étagés sur différents niveaux dans la charpente[8]. Ce continuum d’espaces généreux[11] accueille les activités partagées par les habitants de la maison[14]: faire la cuisine, partager un repas, regarder un film, discuter au salon, se réchauffer autour du feu[12] [13]…
Ces quatre blocs jalonnent la maison comme les montagnes jalonnent la vallée. En Haute Savoie, on fait instinctivement le rapprochement entre les fermes et les montagnes. Ici aussi, ce rapprochement symbolique est marqué : chaque « bloc » est identifié au relief lui faisant face, et la charpente est assimilée à un bois, dont les lignes de relief sont à rapprocher des plateaux de planchers.
3 – Libérer la charpente :
Les échelles emboîtées ou « le complexe de l’escargot ».
La charpente existante faisait le charme de la ferme d’origine. La conservation de sa perception d’ensemble, un des principaux enjeux du projet, a mené à sa restauration, son redressement, et la conservation du plafonnage d’origine après brossage et délignage.
Espaces comprimés, espaces expansés.
Pour réussir cet artifice – rendu possible avant tout par l’orientation du programme vers l’usage partagé en grande maison de location [21] [22]– il a fallu « comprimer » certaines parties du programme et en « épandre » d’autres. De forts contrastes d’échelles en découlent. Voir coupes [15] [16] [17]
Les espaces complexes et imbriqués des chambres, salles de bains[19] [20] et alcôves de couchage[18], libèrent donc une « nef centrale » unitaire, vertigineuse et lisible. Cette logique de complexification des espaces emboîtés est accompagnée d’une réflexion sur traitement des détails et des matériaux.
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